Produit-phare des jardins familiaux comme des grandes parcelles de viticulture, la Bouillie bordelaise reste, en 2025, l’un des traitements fongicides les plus utilisés contre le mildiou, la tavelure ou la cloque du pêcher. Pourtant, ce mélange bleu-vert à base de cuivre divise : allié fiable pour la protection des plantes, mais source d’accumulation de métaux lourds dans les sols. Pour éviter de transformer un geste protecteur en bombe écologique à retardement, tout se joue sur trois leviers : bien connaître la période d’utilisation, respecter la dose recommandée et soigner la préparation de la bouillie. Jardiniers débutants ou confirmés, nombreux sont ceux qui, comme Claire – propriétaire d’un petit verger et de quelques rangs de tomates – cherchent aujourd’hui à concilier rendement, esthétique du jardin et respect de la biodiversité. Avec une méthode claire et quelques réflexes simples, la bouillie redevient un outil ponctuel, précis et rassurant, plutôt qu’un automatisme saisonnier.
En bref : bien utiliser la bouillie bordelaise 🌿
- ✅ Rôle : la Bouillie bordelaise est un traitement fongicide préventif de contact, efficace contre le mildiou, la tavelure, la cloque du pêcher et plusieurs maladies cryptogamiques.
- 📅 Période d’utilisation : fin d’hiver, automne après la chute des feuilles, et au printemps-été sur cultures sensibles, en tenant compte de la météo (temps doux et humide).
- ⚗️ Préparation bouillie : respecter la dose recommandée (souvent 10–20 g/L), bien mélanger, pulvériser finement sur toutes les faces du feuillage, sans vent ni pluie annoncée.
- 🌎 Impact environnemental : le cuivre s’accumule dans le sol et peut nuire aux vers de terre, micro-organismes et milieux aquatiques, d’où l’intérêt de limiter les traitements.
- 🌱 Applications agricoles et au jardin : viticulture, vergers, potager (tomates, pommes de terre, fraisiers), rosiers… toujours en prévention, jamais en réflexe systématique.
- 🔁 Alternatives : décoction de prêle, purin d’ortie, bicarbonate, variétés résistantes et bonnes pratiques culturales pour réduire la dépendance au cuivre.
Comprendre la bouillie bordelaise pour mieux l’utiliser au jardin
Avant de sortir le pulvérisateur, un détour par l’histoire et la chimie de la Bouillie bordelaise aide à l’utiliser avec discernement. Ce n’est pas un produit “miracle” moderne, mais un héritage du XIXᵉ siècle viticole devenu référence en applications agricoles.
Origine historique : du vignoble bordelais aux jardins familiaux
Dans les années 1880, les vignes de Bordeaux sont ravagées par le mildiou. Sur le bord des chemins, certains propriétaires badigeonnent leurs ceps d’un mélange de sulfate de cuivre et de chaux pour décourager les voleurs : les grappes ont mauvaise mine mais restent intactes. Le botaniste Millardet remarque que ces vignes “protégées” résistent mieux à la maladie. Le premier traitement fongicide moderne est né, avec un succès tel qu’il se diffuse dans toute la viticulture, puis dans les vergers et potagers.
- 📍 Lieu d’origine : vignobles bordelais.
- 🍇 Objectif initial : protéger la vigne du mildiou.
- 🌍 Extension : adoption rapide dans les autres régions viticoles, puis en arboriculture et maraîchage.
- 🧪 Statut actuel : autorisée en agriculture biologique, mais strictement encadrée.
Cette histoire rappelle que la bouillie est née d’une observation de terrain, pas d’un laboratoire de synthèse : un atout pour la confiance, mais pas un blanc-seing pour l’utiliser sans mesure.
| Aspect 🧩 | Détail historique 📚 | Impact actuel 🌱 |
|---|---|---|
| Découverte | Observation de vignes badigeonnées au cuivre + chaux résistantes au mildiou | Base des programmes de protection des plantes en viticulture |
| Nom | Référence directe au vignoble bordelais | Marque forte, souvent confondue avec un produit “innocent” 😬 |
| Diffusion | Rapide adoption en Europe dès la fin du XIXᵉ siècle | Usage massif, cause d’accumulation de cuivre dans certains sols |
Composition, mode d’action et limites du traitement
La Bouillie bordelaise n’est pas un cocktail obscur : sa force vient d’une préparation bouillie simple mêlant eau, sulfate de cuivre et chaux éteinte. Le cuivre est l’agent actif qui bloque la germination des spores, la chaux adoucit le mélange et évite les brûlures du feuillage.
- 🧪 Sulfate de cuivre : ions Cu²⁺ toxiques pour les champignons, action sur leurs processus vitaux.
- ⚖️ Chaux éteinte : réduit l’acidité, améliore l’adhérence, limite la phytotoxicité.
- 🛡️ Action de surface : film protecteur sur feuilles et tiges, produit de contact non systémique.
- 🌧️ Lessivage : une forte pluie peut éliminer la couche protectrice, d’où des reprises prudentes.
Ce mode d’action impose une règle : la bouillie agit avant l’infection. Appliquée sur une maladie déjà installée, elle ne fait que freiner la progression, jamais la faire disparaître totalement.
| Élément ⚗️ | Rôle dans la bouillie 🛡️ | Point de vigilance ⚠️ |
|---|---|---|
| Sulfate de cuivre | Fongicide et algicide puissant | Métal lourd non biodégradable, s’accumule dans le sol |
| Chaux éteinte | Neutralise l’acidité, limite les brûlures | Mauvais dosage = inefficacité ou phytotoxicité |
| Eau | Support de pulvérisation | Eau très calcaire ou sale peut réduire l’adhérence |
Quand utiliser la bouillie bordelaise : calendrier précis par saison
Pour Claire, qui suit ses fruitiers sur un carnet de bord, le secret réside dans le timing. Une période d’utilisation mal choisie, et le traitement fongicide devient superflu. Trois saisons-clés se partagent la vedette : automne, fin d’hiver, printemps-été sur cultures sensibles.
Automne et fin d’hiver : sécuriser verger et arbustes
Après la chute des feuilles, les champignons hivernent sur les branches, l’écorce et au sol. Un passage de Bouillie bordelaise bien dosée permet de réduire le stock de spores prêtes à refaire surface au printemps.
- 🍂 Automne : traitement sur pommiers, poiriers, pêchers, oliviers après ramassage des feuilles malades.
- ❄️ Fin d’hiver : intervention juste avant le débourrement, moment crucial pour la cloque du pêcher.
- 🌧️ Météo : choisir un créneau sans pluie au moins 24 h, et sans gel annoncé.
- ♻️ Hygiène : feuilles malades détruites (ou éliminées) avant de pulvériser pour éviter de “sceller” les foyers au sol.
| Période 🍁 | Plantes ciblées 🌳 | Objectif du traitement 🎯 |
|---|---|---|
| Automne (post-chute des feuilles) | Pommier, poirier, pêcher, abricotier, olivier | Diminuer les formes hivernantes de champignons |
| Fin d’hiver (pré-débourrement) | Arbres fruitiers à noyaux et à pépins, rosiers | Protéger les jeunes bourgeons des contaminations précoces |
Sur les photinias, souvent victimes de taches foliaires, des mesures culturales complètent utilement une protection cuivreuse ponctuelle ; des infos détaillées sur les symptômes sont disponibles via ce guide spécialisé sur la maladie des photinias 🔍.
Printemps et été : mildiou et maladies foliaires au potager
C’est la saison où les jardiniers surveillent leurs tomates comme du lait sur le feu. Quand la météo annonce des périodes douces et humides, la Bouillie bordelaise redevient une alliée, mais toujours en préventif.
- 🍅 Tomates et pommes de terre : premiers passages peu après la plantation ou la fermeture des rangs.
- 🍇 Vigne : de la reprise de végétation jusqu’à la véraison, avec une attention accrue après fortes pluies.
- 🍓 Fraisier : en sortie d’hiver puis, si besoin, avant floraison dans les zones très humides.
- 🌦️ Rythme : tous les 10–15 jours en période à risque, sans dépasser le nombre annuel raisonnable de traitements.
| Culture 🌿 | Maladie visée 🦠 | Fenêtre de traitement ⏱️ |
|---|---|---|
| Tomate (plein air) | Mildiou | De la plantation à fin été, avant épisodes pluvieux |
| Pomme de terre | Mildiou | Dès fermeture des rangs, jusqu’au jaunissement du feuillage |
| Vigne | Mildiou, black-rot | De pousses 10–15 cm à début coloration des grappes |
La question à se poser avant chaque pulvérisation : “Suis-je en avance sur la maladie ou déjà en retard ?” Si les feuilles sont déjà très tachées, la priorité devient souvent la taille sanitaire et la rotation des cultures, plus que la bouillie en rafale.
Sur quelles plantes appliquer la bouillie bordelaise et pour quelles maladies ?
La Bouillie bordelaise trouve sa place du vignoble à la jardinière de tomates. L’utiliser “partout, tout le temps” serait pourtant une erreur stratégique. Chaque type de plante a ses maladies-cibles et son niveau de tolérance au cuivre.
Vigne, arbres fruitiers, légumes : le trio gagnant
Dans l’univers de la viticulture comme au verger, la bouillie a bâti sa réputation sur sa fiabilité face aux grandes maladies cryptogamiques.
- 🍇 Vigne : mildiou, black-rot, parfois soutien contre certaines pourritures.
- 🍏 Pommiers et poiriers : tavelure, chancres, maladies de conservation.
- 🍑 Pêchers, abricotiers, nectariniers : cloque, criblure, moniliose.
- 🥔 Pomme de terre, tomate : mildiou, principale menace des récoltes en climat humide.
- 🌹 Rosiers : taches noires, rouille, en renfort d’autres pratiques.
| Plante 🌱 | Maladies traitées avec la bouillie 🦠 | Remarques pratiques 💡 |
|---|---|---|
| Vigne | Mildiou, black-rot | Base des programmes de protection des plantes en viticulture 🍇 |
| Pommier / Poirier | Tavelure, chancre | Combiner avec ramassage des feuilles et taille aérée |
| Pêcher / Abricotier | Cloque, moniliose | Traitement avant débourrement, parfois après floraison pluvieuse |
| Tomate / Pomme de terre | Mildiou | Intervenir avant les phases météo à risque, jamais en excès |
| Rosier | Taches noires, rouille | Usage ponctuel, surtout sur sols non surchargés en cuivre |
Une maladie comme la tavelure ou la cloque ne se gère pas seulement au pulvérisateur : choix de variétés tolérantes, aération du feuillage et gestion des résidus végétaux pèsent tout autant dans la balance.
Zoom sur les principales maladies visées
Chaque champignon a sa “signature” sur les feuilles, fruits ou rameaux. Mieux les reconnaître permet de ne pas dégainer la Bouillie bordelaise pour un simple stress hydrique ou un manque de nutriments.
- 🦠 Mildiou : taches huileuses puis brunes, feutrage blanchâtre au revers des feuilles, flétrissement rapide.
- 🍏 Tavelure : taches brun-olive sur feuilles et fruits des pommiers et poiriers, fruits déformés.
- 🍑 Cloque du pêcher : feuilles gonflées, rouges, déformées, qui sèchent et tombent.
- 🍒 Moniliose : pourriture brune sur fruits, parfois momifiés et restant accrochés aux branches.
- 🌿 Chancre : plaies sur l’écorce, nécroses autour des branches.
| Maladie 🧬 | Plantes concernées 🌳 | Rôle de la bouillie bordelaise 🛡️ |
|---|---|---|
| Mildiou | Vigne, tomate, pomme de terre, oignons… | Prévention avant conditions chaudes et humides |
| Tavelure | Pommier, poirier | Traitement d’automne + fin d’hiver, renfort au printemps si nécessaire |
| Cloque | Pêcher, nectarinier | Traitement juste avant débourrement, période cruciale 🔍 |
| Moniliose | Arbres fruitiers à noyaux, pommiers, poiriers | Réduction des infections sur fleurs et jeunes fruits |
L’observation régulière du jardin permet de distinguer maladies, carences et simples coups de chaud. Ce diagnostic visuel évite bien des traitements inutiles, et donc des apports de cuivre superflus.
Préparation et dosage : réussir sa bouillie bordelaise sans surdoser
Quand Claire prépare son pulvérisateur, elle suit une règle simple inscrite sur une étiquette plastifiée : “Mesurer, mélanger, modérer”. La dose recommandée n’est pas un détail administratif, mais la clé pour un bon compromis entre efficacité du traitement et respect du sol.
Respecter la dose recommandée et les instructions du fabricant
La plupart des produits du commerce indiquent une fourchette de dosage autour de 10 à 20 g de poudre par litre d’eau, à ajuster selon la culture et le type de maladie visé. Dépasser cette dose recommandée n’augmente pas l’efficacité ; cela augmente seulement la toxicité.
- ⚖️ Mesure précise : utiliser une cuillère doseuse ou une balance, éviter les mesures “à l’œil”.
- 📄 Étiquette : suivre la dose la plus basse compatible avec la culture, surtout en jardin familial.
- 🚱 Volume : ne pas préparer plus de bouillie que nécessaire pour limiter les restes à gérer.
- 📌 Rappel : on parle de cuivre métal accumulable, pas d’un engrais qui “se perdrait” sans conséquence.
| Usage 🧪 | Fourchette de dosage courante (g/L) 📏 | Conseil pratique 🌟 |
|---|---|---|
| Potager (tomates, pommes de terre) | 10–15 g/L | Commencer par la dose basse et observer la réaction du feuillage |
| Verger (arbres fruitiers) | 15–20 g/L | Privilégier des traitements espacés mais bien positionnés dans le temps |
| Rosiers, petits fruits | 10–12 g/L | Usage ponctuel uniquement, combiné à d’autres moyens de lutte |
Étapes d’une préparation bouillie efficace
Une préparation bouillie réussie tient autant à la qualité du mélange qu’à la méthode. Un bon brassage, une dissolution complète et un pulvérisateur propre évitent bouchons, taches et traitements inégaux.
- 💧 Remplir le pulvérisateur à moitié avec de l’eau propre.
- 🌀 Dissoudre la poudre dans un peu d’eau à part, puis verser le mélange dans le réservoir.
- 🥄 Compléter avec le reste d’eau tout en agitant pour homogénéiser.
- 🔧 Tester la buse sur un support neutre pour vérifier la finesse du jet.
| Étape 🧭 | Action à réaliser 🧴 | Pourquoi ? 🤔 |
|---|---|---|
| 1. Mesure | Peser ou doser la poudre de cuivre + chaux | Assurer le respect de la dose recommandée |
| 2. Pré-mélange | Diluer dans un petit volume d’eau | Éviter les grumeaux et bouchages de buse |
| 3. Remplissage | Compléter le pulvérisateur en agitant | Obtenir une répartition homogène du cuivre |
| 4. Application | Régler la pulvérisation en brume fine | Assurer une couverture complète sans ruissellement excessif |
Ce rituel, à la fois simple et rigoureux, transforme un geste potentiellement approximatif en routine maîtrisée, digne d’un petit laboratoire de jardin.
Bien pulvériser : technique, météo et sécurité du jardinier
Entre la théorie et les feuilles bleutées du cerisier, la différence se joue dans la manière de pulvériser. Une protection des plantes efficace passe par une application fine, homogène et réalisée avec des protections adaptées.
Conditions météo et règles d’or pour une pulvérisation réussie
Traiter contre le mildiou sous un ciel menaçant, c’est un peu comme essuyer la table pendant qu’un verre d’eau se renverse encore. La météo commande le calendrier d’application.
- 🌤️ Moment de la journée : matin tôt ou soirée, pour éviter l’évaporation rapide et les brûlures au soleil.
- 🌬️ Vent : faible ou absent pour limiter les dérives et la perte de produit.
- 🌧️ Pluie : pas d’averse annoncée dans les 12–24 h, sinon le film protecteur sera vite lessivé.
- 🌡️ Températures extrêmes : éviter fortes chaleurs ou gelées proches.
| Paramètre météo 🌦️ | Condition idéale ✅ | Risque si non respecté ⚠️ |
|---|---|---|
| Vent | < 10 km/h | Dispersion du produit, contamination zones sensibles |
| Pluie | Aucune prévue dans les 12–24 h | Lessivage, perte d’efficacité du traitement |
| Soleil | Lumière douce, hors plein midi | Risque de brûlures sur les feuilles 🥵 |
Gestes pratiques et protections personnelles
Un jardin propre et ordonné passe aussi par un jardinier protégé. La bouillie peut irriter la peau, les yeux et les voies respiratoires quand elle est manipulée en poudre ou en aérosol.
- 🧤 Se protéger : gants, lunettes, masque léger et vêtements couvrants.
- 🚿 Après usage : lavage des mains, du visage et des vêtements, surtout après contact avec la poudre.
- 💦 Nettoyage du matériel : rincer le pulvérisateur loin des points d’eau, sur une parcelle non sensible.
- 🚫 Zones à éviter : bords de mares, puits, bassins à poissons, pour protéger la faune aquatique.
| Type de précaution 🛡️ | Action recommandée ✅ | Bénéfice 👌 |
|---|---|---|
| Protection personnelle | Port de gants, lunettes, masque | Réduction des risques d’irritation et d’inhalation |
| Préparation | Préparer à l’extérieur, dose maîtrisée | Moins de poussières dans l’air, moins de surplus |
| Application | Éviter les abords des points d’eau | Protection des poissons, batraciens et insectes aquatiques 🐟 |
| Après traitement | Nettoyer le matériel sur sol filtrant | Limiter l’écoulement de cuivre vers les égouts |
Ces gestes, répétés à chaque traitement, transforment un produit potentiellement agressif en allié géré avec méthode et respect.
Impact environnemental : pourquoi limiter la bouillie bordelaise
Dans un jardin vivant, chaque ver de terre, chaque champignon bénéfique, chaque hérisson joue un rôle. L’usage répété de la Bouillie bordelaise dépose du cuivre sur le sol et dans les eaux de ruissellement, avec des conséquences à long terme.
Accumulation du cuivre dans les sols et effets sur la vie du jardin
Contrairement à de nombreux produits organiques, le cuivre ne disparaît pas : il s’accumule. À force de traitements systématiques, les sols peuvent devenir toxiques pour une partie de leur faune et de leur flore microscopique.
- 🪱 Vers de terre : populations réduites, sols moins aérés, infiltration d’eau limitée.
- 🍄 Champignons utiles : mycorhizes perturbées, absorption des nutriments par les racines moins efficace.
- 🌧️ Ruissellement : transfert du cuivre vers ruisseaux, mares et nappes superficielles.
- 🐦 Faune terrestre : exposition des oiseaux insectivores, hérissons, petits mammifères.
| Milieu touché 🌍 | Conséquence de l’excès de cuivre ⚠️ | Effet visible au jardin 👀 |
|---|---|---|
| Sol | Toxicité pour micro-organismes et vers de terre | Terre plus compacte, moins fertile |
| Eaux de surface | Mort ou stress des poissons, algues, invertébrés | Mares déséquilibrées, prolifération ou disparition d’algues |
| Faune terrestre | Exposition indirecte par ingestion de proies contaminées | Moins d’auxiliaires visibles dans le jardin 🐞 |
Cadre réglementaire et nombre de traitements raisonnable
En agriculture biologique, le cuivre est toléré, mais sous plafond strict : sur 7 ans, une quantité maximale de cuivre métal est autorisée par hectare. Pour le jardinier, cela se traduit par une recommandation claire : ne pas multiplier les traitements.
- 📉 Limiter à 2 à 3 passages par an sur une même plante, selon sa sensibilité et le climat.
- 📅 Choisir des interventions “stratégiques” (fin d’hiver, printemps humide, automne) plutôt que systématiques.
- 🧩 Combiner la bouillie avec d’autres outils : variétés résistantes, entretien, décoctions végétales.
- 🔍 Observer l’état du sol et la biodiversité pour ajuster les pratiques à long terme.
| Type de culture 🌾 | Usage recommandé de la bouillie 🔁 | Stratégie de réduction du cuivre 🌿 |
|---|---|---|
| Verger amateur | 2–3 traitements/an selon pression des maladies | Taille aérée, ramassage des feuilles, variétés résistantes |
| Potager | Sur cultures sensibles uniquement, années à mildiou fort | Abri, rotation, paillage, arrosage au pied |
| Rosiers et ornementales | Usage ponctuel sur sujets souvent malades | Amélioration du sol, choix de variétés robustes |
Vu sous cet angle, la bouillie devient un outil de dernier recours raisonné, et non une routine systématique de début et fin de saison.
Alternatives plus douces et bonnes pratiques pour réduire le cuivre
Claire a gardé la Bouillie bordelaise pour ses situations “à risque élevé”, mais elle a enrichi sa panoplie de jardinière : décoctions, purins, bicarbonate, et surtout variétés naturellement robustes. Le jardin respire mieux, et les traitements lourds se font rares.
Préparations naturelles : prêle, ortie, ail, bicarbonate
Ces solutions ne remplacent pas toujours le cuivre dans les situations extrêmes, mais elles réduisent nettement le nombre de traitements à la bouillie.
- 🌾 Décoction de prêle : riche en silice, renforce les tissus des feuilles, utilisée en prévention contre plusieurs champignons.
- 🌿 Purin d’ortie : stimulant général des défenses des plantes, améliore la vigueur globale.
- 🧄 Infusion d’ail : composés soufrés à action antifongique et antibactérienne.
- 🥛 Lait : en pulvérisation diluée pour l’oïdium (surtout sur courgettes et rosiers).
- 🧂 Bicarbonate de soude : modifie le pH à la surface des feuilles, utile sur oïdium et parfois tavelure, à utiliser sans excès.
| Alternative 🌱 | Cible principale 🦠 | Atout majeur 💚 |
|---|---|---|
| Décoction de prêle | Maladies foliaires diverses | Renforce les défenses naturelles, faible impact environnemental |
| Purin d’ortie | Stress général, manque de vigueur | Double rôle : fertilisant doux + stimulant |
| Infusion d’ail | Certains champignons et bactéries | Facile à préparer avec des ingrédients du quotidien 🧄 |
| Bicarbonate de soude | Oïdium, tavelure légère | Action rapide sur le pH de surface |
Stratégies culturales : le vrai cœur de la protection des plantes
Au-delà des pulvérisations, l’organisation du jardin joue un rôle décisif sur la santé des végétaux. Beaucoup de maladies champignons aiment l’humidité stagnante, la promiscuité et les résidus mal gérés.
- 🔁 Rotation des cultures : éviter de planter tomates ou pommes de terre au même endroit chaque année.
- 🌬️ Aération : espacement correct des plants, tailles pour laisser circuler l’air, surtout sur rosiers et fruitiers.
- 💦 Arrosage : privilégier l’arrosage au pied, limiter les asperseurs qui mouillent le feuillage.
- 🧹 Nettoyage : enlever fruits momifiés, feuilles très malades, bois morts.
| Bonne pratique 🧹 | Effet sur les maladies 🦠 | Résultat au jardin 🌼 |
|---|---|---|
| Rotation des cultures | Interrompt le cycle de nombreux champignons | Moins de pression de maladies année après année |
| Aération des plantations | Séchage plus rapide du feuillage | Réduction du mildiou et de l’oïdium |
| Arrosage localisé | Moins d’humidité sur les feuilles | Feuillages plus sains, économie d’eau 💧 |
| Nettoyage des résidus | Moins de foyers de champignons pour l’année suivante | Verger et massifs visuellement plus soignés |
Avec ces leviers, la bouillie se fait discrète : quelques interventions ciblées suffisent, là où un jardin moins structuré dépendrait de traitements plus fréquents.
Combien de fois par an utiliser la bouillie bordelaise sur une même plante ?
Pour limiter l’accumulation de cuivre, on se limite en général à 2 ou 3 traitements par an sur une même plante, en ciblant les moments stratégiques : automne après la chute des feuilles, fin d’hiver avant le débourrement, et éventuellement au printemps sur les cultures très sensibles comme la vigne ou la tomate si la météo est vraiment favorable au mildiou.
La bouillie bordelaise peut-elle être utilisée pendant la floraison ?
Mieux vaut éviter les traitements en pleine floraison. Même si la bouillie bordelaise n’est pas un insecticide, elle peut incommoder les pollinisateurs lorsqu’ils visitent les fleurs fraîchement pulvérisées. On privilégie des traitements avant ou après la floraison, en s’appuyant sur la météo pour caler la meilleure fenêtre.
La bouillie bordelaise suffit-elle à guérir un mildiou déjà bien installé ?
Non. La bouillie bordelaise est surtout préventive : elle empêche les spores de germer en surface. Sur un mildiou déjà très développé, elle peut freiner l’extension sur les zones encore saines, mais ne fera pas disparaître les parties gravement atteintes. Dans ce cas, il faut éliminer les feuilles ou tiges très malades et renforcer les mesures préventives.
Peut-on mélanger la bouillie bordelaise avec d’autres produits dans le pulvérisateur ?
Les mélanges sont délicats. Certains produits peuvent précipiter avec le cuivre ou modifier le pH et réduire l’efficacité du traitement fongicide. Sauf indication claire sur l’étiquette, mieux vaut éviter les mélanges improvisés et traiter séparément, en rinçant le pulvérisateur entre deux usages.
Comment savoir si le sol est déjà trop chargé en cuivre ?
Seul un test de sol en laboratoire donne une réponse précise, mais quelques indices peuvent alerter : baisse progressive des vers de terre, plantes plus difficiles à implanter, historique de traitements très fréquents sur plusieurs années. Dans le doute, on réduit fortement le recours à la bouillie, on diversifie les cultures et on mise sur des solutions plus douces comme les décoctions de plantes.
